voyage aléatoire au détour du Web
Photographie

Turin : Alignement lunaire

Valerio Minato est un photographe italien qui habite Turin. En se promenant il remarque un possible alignement entre deux sites remarquables de la ville italienne, la basilique Superga et la montagne Monviso. A partir de 2017, il commence à prendre des photos et réalise qu’un alignement est possible avec la lune, il lui faudra attendre six années pour que le miracle se produise enfin, un quinze décembre à 6 heure 52 du matin. Valerio déclare :

« Dans une toute petite partie du ciel, pendant très peu de secondes, le Roi de Pierre, la Basilique de Superga et le Croissant de Lune se sont rencontrés, offrant un spectacle unique. »

Pour cette photo il utilise à Canon R5 couplé à un téléobjectif de 500mm f/4. Son boitier et réglé sur 1600 ISO, f/4.5, avec une exposition d’une demi-seconde. Le photographe utilise la compression d’objectif afin de rapproché la lune afin de la rendre prédominante dans sa composition.

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Notes
Informatique

Prise de notes

Deer est un logiciel simple et performant pour la prise de notes. Il est gratuit et open-source. Le logiciel se distingue par ses versions pour de multiples OS (MacOS, Windows, Debian, RedHat, Portable, …). Malheureusement à l’heure actuelle aucune version n’est disponible pour mobile. Question sécurité vos notes sont toutes encryptées lors de la sauvegarde. L’interface est minimaliste mais paramétrable. Parfait si vous ne souhaitez pas partager vos données via le cloud.

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Histoire

Premier jour de la bataille de la Somme


La commune de Beaumont-Hamel dont la toponymie signifie « joli mont près d’un marécage » est un village tranquille d’environ 200 habitants en Picardie, dans le département de la Somme. Il est situé à 137 kilomètres de Paris Notre-Dame.

La présence de l’homme y est attestée depuis longtemps puisqu’on y trouve des traces gauloises et romaines, on y construira même un château au Moyen-Age. En 1914, Beaumont-Hamel est situé sur la ligne de front. Théâtre de violents combats, il ne restera plus rien du village au sortir de la guerre.

Gare de Beaucourt-Hamel en 1906

Gare de Beaucourt-Hamel en 1916

A l’été 1914, les Français parviennent à freiner l’avancée de l’armée allemande, à partir de décembre, les positions défensives commencent à se fixer. Le front ne se déplace plus. Le conflit entre alors dans une nouvelle phase, une guerre clandestine, une guerre de tranchées ou les deux armées se font face.

« La course à la mer » du 12 septembre au 15 décembre 1914 (3 mois)

En 1915, les batailles se concentrent surtout sur l’Artois et la Champagne sans faire bouger les lignes. La Somme est épargnée, la situation y est plutôt calme. Face à l’immobilité de cette ligne de front, des deux côtés, les états-majors envisagent alors de contourner l’ennemi par débordement. Le maréchal Joffre qui commande les forces Françaises décide à Chantilly le 6 décembre 1915 et en accord avec nos alliés Britanniques, de mener une grande offensive sur la Somme à partir du printemps 1916. L’effort devant être réalisé principalement par les Britanniques. A partir de juin commence alors une véritable pluie d’obus sur les positions Allemandes, avec en ligne de mire l’élimination des effectifs et du matériel lourd. Les anglais de la 252ème compagnie reprennent aussi les tunnels commencés par les sapeurs Français. Tunnels qu’ils vont lourdement miner dans l’espoir d’ouvrir des brèches dans la défense des lignes adverses.

Entre avril et juin 1916, la 252ème creuse un tunnel connu sous le nom de H3, d’une longueur de 320 mètres, il s’enfonce à 25 mètres sous la surface. Au début la progression du tunnel est rapide mais avec le temps elle se fait plus lente, d’une part le percement est plus dur car en profondeur l’on rencontre une couche de craie plus compacte et des silex, d’autre part parce qu’il faut limiter au maximum les bruits qui résultent d’une telle entreprise. En effet des deux côtés des lignes on creuse, on s’épie, on place l’oreille contre le substrat rocheux pour deviner tout mouvement adverse. Le percement d’un nouveau tunnel est parfois détecté à une distance très faible, inférieure à quinze mètres, des charges sont alors placées puis détonnées afin d’ensevelir les soldats, et de ralentir la progression ennemie. Il arrive même qu’un sapeur Allemand débouche dans un tunnel Français, comme dans la nuit du 8 au 9 mars à La Boisselle ou le sapeur c’est introduit dans une galerie françaises pleine d’explosifs qu’il faudra désamorcer à la hâte. Ainsi, les sapeurs Anglais se déplacent avec des sacs de sable sous leurs bottes, ils mouillent la craie pour la rendre plus tendre et décollent les silex à la baïonnette. Chaque cailloux prenant place dans un sac de sable afin d’être évacué du tunnel. On déploie des efforts considérables pour rester discret.

Le percement prend fin sous une fortification de campagne Allemande, la redoute de la crête de l’aubépine, en anglais « Hawthorn Ridge ». Les anglais y dépose une quantité considérable d’explosif, utilisé pour la toute première fois, l’ammonal: un mélange de nitrates, TNT, et aluminium. Si l’ouvrage représente le plus gros stockage d’explosif, il fait partie d’un dispositif de 19 mines: 8 grosses et 11 plus petites toutes appelées à exploser en simultané. Parmi les plus grosses charges, on compte Beaumont-Hamel (Hawthorn Ridge), La Boisselle (charges Lochnagar, Y Sap et Glory Hole), Fricourt (mines Triple Tambour), Bulgar Point et Kasino Point. Les plus petites mines doivent, elles, neutraliser des positions de moindre importance comme les mitrailleuses. Au total, ce sont 18 tonnes d’ammonal qui sont placées dans les galeries.

Secteur de l’Ancre positions Allemandes (en bleu) et Franco-Britanniques (en rouge)

Situation du tunnel H3

L’offensive de la Somme débuta le samedi 1er juillet 1915, le coup de sifflet étant prévu à 7h28. Le lieutenant général Sir Aylmer Gould Hunter-Weston demande que la plus grosse mine, celle de la crête de l’aubépine soit déclenchée 8 minutes plus tôt, afin que les soldats puissent se protéger des débris qui retombent de l’explosion. Une action prématurée qui va s’avérer désastreuse et sera qualifiée plus tard de « gigantesque erreur« .

De cette explosion phénoménale, la plus importante de son époque et dont on dit qu’elle fût entendue jusqu’a Londres, il nous reste des images. Le cinéaste Geoffrey Malins s’est posté avec sa caméra à 800 mètres de la crête. Au photographe Ernest Brooks, on doit aussi une série de clichés de l’explosion et du cratère qui en résultat.

Explosion de la mine de la crête de l’aubépine (Hawthorn Ridge) par Ernest Brooks

Cratère de Hawthorn Ridge avec la silhouette du photographe

L’explosion filmée par Geoffrey Malins

Geoffrez Malins témoigne alors :

« Le terrain où je me tenais a été secoué par une énorme convulsion. Le sol a été secoué et balancé. Je me suis agrippé à mon trépied pour ne pas tomber. Puis, pour tout le monde comme une gigantesque éponge, la terre s’est expansée en l’air à jusqu’à une hauteur de centaines de pieds. Elle montait de plus en plus haut, et avec un terrible rugissement la terre broyée est retombée sur elle-même, ne laissant qu’une montagne de fumée. »

Trois sections d’infanterie Allemande, soit une trentaine d’hommes, sont tuées sur le coup. D’autres dans des tunnels restent piégées de part et d’autre du cratère. La mine explosée, c’est un véritable déluge de feu qui s’abat sur les lignes Allemande. Malgré la gigantesque détonation, le chaos et la désorientation qui s’en suivent, ce mauvais « timing », alerte les Allemands sur l’imminence d’une attaque d’infanterie. Il ne leur faut que quelques minutes pour organiser la riposte. Un petit groupe de soldats a pris opportunément position sur le bord de la lèvre arrière du cratère qu’ils défendent avec une mitrailleuse. Dans un même temps, l’artillerie pilonne les tranchées anglaises. Côté Britannique, le second bataillon de régiment royal des fusillers sort de sa tranchée et traverse le no-man’s land afin d’occuper le cratère. Seuls quelques soldats parviennent au bord du cratère. Position pour laquelle ils lutteront jusqu’à midi avant de se faire chasser par la contre-attaque allemande.

Si dans la mémoire des Français, Verdun, bataille qui précède cet événement, constitue un point de repère emblématique de la première guerre mondiale, pour les Britanniques, la Somme est un traumatisme. Ce jour est souvent considéré comme le plus meurtrier de toute l’histoire de l’armée Britannique. En ce 1er juillet 1915, les combats ont fait plus de 57 000 blessés et 19 000 morts dans les rangs des troupes issues du Commonwealth. La bataille de la Somme se poursuivra jusqu’au 18 novembre 1916, entraînant avec elle, plus d’un million de victimes toutes armées confondues et plus de 450 000 morts. Ce qui en fait une des batailles les plus meurtrière de l’histoire.

Aujourd’hui encore, les recherches se poursuivent comme le montre cette étude pluridisciplaire du cratère de Hawthorn. Le propos est aussi illustré au cinéma dans le film de 2021 « L’enfer sous terre ».

« L’enfer sous terre » bande annonce VF

Source & Photos : La bataille de la Somme, Beaumont-Hamel, MSN, Geo, Yahoo, The Western Front Association, Hawthorn Ridge Crater Association, The Conversation, Journal of Conflict Archeology, Cosmos,

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Jeux

Indiana Jones and the Great Circle

Zenimax Media, société mère de Bethesda, maintenant sous le giron de Microsoft annonce Indiana Jones and the Great Circle. Disponible uniquement sur console Xbox et sur PC. D’après la bande annonce le jeu se présente comme un mixte Aventure/ Puzzle / Combat qui semble coller plutôt bien aux aventures de l’archéologue. Petit bémol au niveau de la 3D avec des visages un peu trop simplifiés et des expressions qui apparaissent de façon trop prononcer.

Coté scénario « The Great Circle » vous projette en 1937, dans un épisode intercalé entre « l’arche perdue » et «la dernière croisade ». On retrouve les ingrédients communs à toute aventures d’Indy, à savoir une lutte contre des forces maléfiques, des combats contre les nazis, des citées perdues, des cascades, de la romance, …

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Lunettes 3D
Informatique

La mode est aux lunettes


Alors qu’Apple annonçait la prochaine disponibilité de son casque Apple vision Pro en quantité limitée (80 000 unités) et hors de prix ($3499 en 256Go) pour Avril; au CES 2024 deux modèles de lunettes beaucoup plus abordables se positionnaient comme solution aux écrans nomades. Si vous souhaitez un écran peu encombrant ou si vous êtes en déplacement les nouvelles dalles sont certe une des options, mais aujourd’hui, deux constructeurs au moins, veulent remplacer vos écrans par des lunettes.

Un écran grand format, voilà ce qu’il manque à votre console de jeux, à votre téléphone, à votre tablette, à votre PC portable, voir même peut-être à votre téléviseur… Et c’est sur ce créneau que se positionne ASUS avec les AirVision M1 et XREAL avec les Air 2 Ultra.

Pour les ASUS AirVision M1 la monture est équipée d’écrans OLED au format HD 1920 x 1080 pixels, de 1 100 cd/m2 ou nits et surtout un champs de vision vertical de 57° soit 2 points de plus que celui de votre œil. La luminosité des lunettes s’adape en fonction de votre environnement. La branche gauche de la lunette est dotée d’un touchpad pour la partie commande, et l’immersion sonore est délivrée par un système de haut-parleurs avec réduction des bruits ambiants. Tout comme votre environnement de bureau, l’affichage permet d’utiliser des écrans virtuels en différentes résolutions qu’ils soient verticaux ou horizontaux et ce quelque soit le ratio. Une rotation de la tête entraine naturellement le passage d’un écran virtuel à l’autre. Avec le touchpad vous contrôlez le passage d’une fenêtre à l’autre, la progression d’un film, ou encore la bascule en mode 3D. Il est intéressant de mentionner que l’aspect « vie privée » n’est pas délaissé, puisque les personnes à proximités ne seront pas en mesure de visualiser le contenu qui s’affiche à vos yeux. Encore à l’état de prototype, le prix et la date de sortie du périphérique ne sont pas connu.

XREAL n’en est plus au stade de prototype, fort de quatre versions précédentes, les Air 2 Ultra ont une définition similaire avec 1920 x 1080 pixels en 120 Hz en 2D avec maximum 500 nits et pour le format 3D du 90 Hz et un maximum de 250 nits. En 3D les lunettes agissent comme deux écrans séparés pour une résolution totale de 3840 x 1080  en 2D l’écran est en mode Full HD. Les lunettes intègre aussi un micro, un système de haut-parleurs. Mais les lunettes d’XREAL sont aussi équipées de capteurs d’environnement : deux caméras pour appréhender le monde extérieur, un capteur six axes, etc… Ce qui permet un affichage stable et ce quelque soit votre position. Les lunettes sont disponibles à la vente dés maintenant sur la boutique du fabricant pour 799 euros.

Les deux modèles sont compatibles avec les ports USB-C avec en supplément un affichage spatial pour les téléphones de la gamme Samsung S22 et S23 pour les XREAL.

Si le concept est intéressant, il reste à voir comment ces deux constructeurs et les autres, vont gérer les défaut de jeunesse de tels périphériques, tels que l’affichage de Netflix ou de Prime avec son contenu protégé ou encore le chargement des batteries, jusqu’alors le port USB-C offrant soit la visualisation soit le chargement, mais pas les deux à la fois.

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Art

Green

Réalisé en 2021 par Camille Poiriez étudiante à ARTFX Montpellier, Green nous plonge dans la jungle de Bornéo et la vie d’un Oran-outan, de l’indonésien « orang hutan » « personne de la forêt », dont la vie est impactée par la déforestation.
Ce court à été composé à partir des logiciels Maya et Houdini avec Arnold pour le rendu.

Plus d’information ici 

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ventoy boot loader
Informatique

Boot USB avec Ventoy

Ventoy est un utilitaire pour Windows / Linux qui permet de booter en USB avec des images ISO, IMG, VHD, EFI, WIM et de lancer un OS sans avoir à l’installer. Ventoy support la majorité des OS comme Windows, WinPE, Linux, ChromeOS, VMware, Xen, Unix. Ce boot loader à été testé avec 1100 images et plus de 90 distributions.

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agrandir une image
Logiciels

Comment agrandir une image ?

Difficile d’agrandir une image ou une photo sans avoir des pixels visibles. Heureusement l’IA nous permet aujourd’hui d’agrandir une photo à la taille de son choix, sans aucune limitation – si ce n’est la puissance de votre machine – et surtout sans perte de qualité.

Pour ma part j’utilise Upscayl, un logiciel open-source et gratuit, qui fonctionne sur Windows, Mac, Linux ou directement en mode cloud. Upscayl permet un agrandissement de l’ordre de x4 ou en mode ultra d’une échelle de x16. L’application utilise le modèle d’intelligence artificielle Real-ESRGAN pour agrandir et améliorer le rendu des images.

upscayl

Les sources sont ici, et l’app pour Mac ici

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Sciences

Histoires d’Orques



Vous avez peut-être déjà entendu parler de cette histoire; une histoire de naufrage qui démarre en 1972. Mais ce qui va suivre et nos connaissances actuelles sur les orques vont probablement vous surprendre.

En 1970, Dougal Robertson est un capitaine de la marine à la retraite. Il vit dans une ferme, en Angleterre à Leek avec Lyn, sa femme, Annem sa fille de dix-sept ans, Douglas, son fils de seize ans, et Neil et Sandy, neuf ans et tout deux jumeaux. La famille mène une vie rude, sans saveur, quelque peu isolée au sud de la ville de Birmingham. Douglas ne se satisfait pas de cette vie pleine d’amertume, lui qui rêve de voyages, de tour du monde. Il est admiratif d’un de ses compatriotes, un certain Robin Knock-Johnston, navigateur de son état, et premier homme à avoir accomplit à la voile, un tour du monde en solitaire et sans escale.

Pendant trois ans, il va nourrir son rêve. Il en parle à sa femme, infirmière. Tout deux pensent que les voyages offrent le meilleur moyen pour dispenser une bonne éducation à leurs enfants, et les former à « l’université de la vie ». Leur décision est prise, ils décident de rassembler leurs maigres économies, de vendre leur ferme, et se mettent en quette d’acheter un bateau. C’est à Malte qu’ils mettent la main sur une goélette en bois de treize mètres construite en 1922. A ce moment, ils ne se doutent pas encore que ce sera le dernier voyage de Lucette, qui finira, quelques mois plus tard, au fond de l’océan.

La Lucette

La famille traverse la manche pour rejoindre Lisbonne, puis les îles Canaries. Ils affrontent ensuite l’Atlantique et font de nombreuses escales dans les Caraïbes. Anne a vingt ans, pendant une escale aux Bahamas, elle rencontre un homme, en tombe amoureuse et décide de quitter le navire.

En traversant le canal de Panama, la famille fait la connaissance de Robin Williams, ce dernier bien qu’inexpérimenté se joint à la petite troupe qui met alors le cap sur les îles Galapagos. Faisant route, il font une rencontre à la fois surprenante et prémonitoire. Il croise la route d’une baleine d’une quinzaine de mètres, qui se frotte dangereusement contre la goélette et épand, par son évent, une odeur putride de choux de Bruxelles. Si l’incident n’a durer qu’une quinzaine de minutes, pour la famille une rencontre avec un animal de cette taille apparaît comme terrifiante et la baleine laisse derrière elle de nombreux dégâts.

Nous sommes le 15 juin 1972. Il est dix heure du matin. Alors que la petite goélette se trouve à deux cents miles des côtes des îles Galapagos. Un bruit sourd se fait entendre sur la coque. Les chocs sont de plus en plus forts, le bateau est secoué, ébranlé violemment, puis, comme projetée projeter en l’air.

Sur le pont, Douglas fils et son frère identifient un groupe d’orques, l’une d’entre elle présente une blessure à la tête. C’est elle qui à chargé le bateau. Il décide d’en avertir son père, resté à l’intérieur de la cabine. En descendant il fait face à un véritable chaos. La coque est éventrée, son père patauge, de l’eau jusqu’au genoux. La terreur s’empare alors de Douglas, il reste immobile, pétrifié et hagard à regarder son père se débattre, alors qu’il tente de colmater la coque. L’eau est maintenant au niveau de la taille du garçon quand son père réalise que tout est perdu, désespéré il hurle alors « Abandonnez le navire ». C’est la panique, ils ont a peine le temps de gonfler un petit bateau acheté aux Canaries, et de s’y réfugier tout les six en y attachant un petit canot à coque semi-solide dans lequel il dépose leur unique sauvetage, quelques outils et de maigres provisions.

Devant l’adversité, Lyn, en chrétienne fervente demande à ses enfants de se rassembler auprès d’elle et de se mettre à prier. Ce que refuse de faire le père qui se déclame à qui veut l’entendre qu’il est athée tout en continuant de ramasser toutes les affaires qui traînent à la surface de l’eau, ses dernières se révéleront d’ailleurs par la suite indispensables. La terreur se dissipe lentement dans les pleurs alors que le groupe d’orques s’éloignent.

La famille utilise un des canots comme remorqueur avec un gréement de fortune. il y place aussi tout ce qu’il ont pu sauver du naufrage: de l’eau pour à peine dix jours, dix oranges, six citrons, des couteaux, une rame, quelques gaz et des fusées éclairantes.

Dougal est un ancien marin, doté de bonne notions de navigation, il évalue la distance qui les séparent des îles Galapagos à une vingtaine de jour. Soit plus du double de ce dont ils disposent en eau potable. Il garde toutefois espoir en espérant récupérer de l’eau de pluie. Dans les jours qui suivent, ils attrapent quelques dorades, des poissons volants et même après trois tentatives malheureuse, une tortue dont ils vont boire le sang pour étancher leur soif. Au seizième jour, le canot gonflable ne ressemble plus du tout à une embarcation et peine à flotter. Les six personnes rejoignent alors la plus petit des deux embarcation encore en état. A peine trois mètres pour s’entasser avec les provisions restantes. Les vents et les courants les portent à l’opposé de leur destination vers l’Amérique centrale. C’est alors que sous un soleil de plomb, l’eau se met à manquer…

Les réserves d’eau douce sont épuisées. A force d’attendre en vain le retour de la pluie, ils réalisent qu’ils vont mourir de soif. Anémiée, déshydratée, Lyn forte de son expérience d’infirmière, suggère alors d’utiliser le liquide qui baigne dans le fond du bateau. C’est un affreux mélange d’eau, de graisse, de sang de tortue. Si le mélange est impropre pour être bue, Lyn suggère de l’administrer sous forme de lavement afin de limiter la déshydratation « car votre intestin absorbe l’eau, mais comme elle entre par l’autre côté de l’estomac, elle n’absorbe aucune toxine. C’est presque comme un filtre. ».

Au trente huitième jour de leurs vies de naufragés, les réserves en eau et nourriture sont presque reconstituées. Ayant repris des forces ils envisagent même de ramer à nouveau. Au regard de cette abondance inhabituelle, alors qu’ils plaisantent joyeusement sur l’opportunité d’ouvrir un restaurant, ils aperçoivent une lumière à l’horizon. L’espoir d’un sauvetage s’était évanouit depuis longtemps. Dougal allume alors deux fusées éclairantes. Un chalutier de pèche Japonais le Tokamaru les aperçoit et se porte à leur secours.

Les Robertson

Cette histoire et les récentes observations scientifiques au sujet des orques, nous projette une vision éloignée de ce colosse placide et du danseur frétillant réagissant promptement au coup de sifflet de son « soigneur » dans les parcs aquatiques. Sur la cote sur de l’Australie, des scientifiques ont été les récents témoins d’une scène de chasse opposant une bande d’une douzaine d’orques au plus gros mammifère marin sur terre, une baleine bleue adulte. Les orques mordaient ses larges flancs pour en arracher de gros morceaux de viande. On les a aussi observés enlevant un bébé à sa mère globicéphale pour le dévorer, ou encore éventrant des requins baleines pour en extraire le foie dont ils semblent raffoler. Enfin au large des cotes du Portugal et d’Espagne, comme dans notre récit, un petit groupe d’orques s’est montrer particulièrement agressif en éperonnant à plusieurs reprises des bateaux, en coulant même certains.

Les récents travaux scientifiques montrent que certaines parties du cerveau associées à la mémoire et à l’émotion sont plus développées chez les orques que ceux de l’espèce humaine. Aussi on s’interroge sur ces attaques. Sont-elles le fruit d’une évolution comportementales au sein des groupes, d’un rapprochement et d’interactions croissantes avec le genre humain, de nouvelles tendances sociales, ou simplement de récentes interactions qui n’avaient jusqu’à là jamais été documentées.

On sait avec certitudes aujourd’hui que ces attaques demande de la coopération et de la coordination entre prédateurs. Les techniques acquises et les comportements sociaux seront transmit par la femelle dominante à toute sa progéniture.

Au delà des techniques de chasse qu’ils partagent, à partir des années 90 avec l’exploitation croissante des stocks de poisson et l’agrandissement des zones de pèches, l’orque a modifié ses habitudes alimentaires. Certains groupes ont abandonnés la chasse aux phoques et aux pingouins pour apprendre à leurs congénères à se nourrir d’espèces prisées par l’homme en allant puiser directement de la ressources sur les palangres. D’autres groupes dans le pacifique nord ont commencé à se livrer à des jeux macabres en attrapant de jeunes marsouins du bout des dents, les lasserant parfois, ou les projetant comme des balles sans toutefois jamais en faire consommation. Les chercheurs pensent qu’il s’agit là d’un entrainement des juvéniles pour la chasse au saumon.

Les scientifiques récusent le terme d’attaques pour ce qui est des bateaux. Aucun leader n’a d’ailleurs été indentifié dans ce type d’interraction. Trente Cinq d’entre eux sont d’ailleurs à l’origine d’une lettre ouverte sur le sujet : « malgré les dommages causés aux navires, nous pensons que qualifier ces interactions d’« attaques » est une erreur. Bien que certaines parties des vaisseaux portent parfois des marques de dents, les dommages prédominants aux gouvernails et aux quilles sont dus à des chocs causés par la tête ou le corps. Les orques ne déchirent pas les gouvernails, comme elles le feraient s’il s’agissait d’un comportement de chasse. Bien que ce comportement puisse être effrayant (et coûteux) du point de vue humain, du point de vue des orques, cela semble en quelque sorte gratifiant ».

Il est certain que l’homme à travers les multiples changements qu’il opère au sein de l’environnement est à l’origine de modifications comportementales au sein des groupes d’orques.

Quant aux Robertson, l’épreuve aura raison du couple qui finira par se séparer. Lyn retournera dans une ferme, Dougal publiera en 1973, à partir du journal, un livre sur sa terrible histoire « survivre à la sauvagerie de la mer » et continua de naviguer principalement en mer Méditerranée. Son fils Douglas, publiera aussi sa version de l’histoire à travers l’ouvrage « Le dernier voyage de la Lucette ». Une adaptation cinématographique sera réalisée en 1991.

Sources : BBC, Livescience et Geo

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